Titre original: Der vorleser, année 1995, ed Gallimard

Roman initiatique, érotique, historique, politique, philosophique.

C’est en Allemagne, pendant la seconde guerre mondiale.

A 15 ans, Michaël fait par hasard la connaissance d’une femme de 35 ans, Hanna, dont il devient l’amant.

Pendant 6 mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l’un de leurs rites consiste à ce qu’il lui fasse la lecture à haute voix.

 

Pourquoi j’ai aimé ce livre ?

Pour l’érotisme de certaines scènes.

C’est une femme mûre et jolie qui initie un adolescent aux mystères des corps enlacés.

D’habitude c’est souvent le contraire.

Hanna fait à la fois preuve de douceur, de pédagogie, de lascivité, mais aussi de perversion charnelle…

Pour le mélange des tonalités.

Froides et brûlantes tour à tour.

Pour le regard particulier porté sur l’holocauste, (« Cette communauté de l’anesthésie »), par le biais de la protagoniste.

Dans ce livre, pas vraiment de phrases ciselées, ni de style mémorable, mais une histoire bien ficelée qui donne aux lecteurs un plaisir polysémique.

Celui d’avancer à tâtons, mais sûrement, dans une intrigue embuée de mystère.

Celui de découvrir en frissonnant combien l’amour sensuel n’est qu’une partie intégrante de nos ramifications cérébrales.

Celui de constater combien le simple fait savoir lire est déjà en soi de la chance.

Celui de voir l’Histoire avec un grand H. sous un prisme différent…

 

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C’est le titre d’un livre de Jim Harrison, écrit en 2007, édité chez Christian Bourgois.

J’aime beaucoup Jim Harrison.

Son appétit de tout, gastronomique et rabelaisien, poétique et radical, sensuel et mystique.

Pour aller vite, et parce que je ne fais que commencer à écrire sur ce nouveau site, je dirai que ce livre est thérapeutique pour

tout lecteur ayant déjà été confronté au souffle de la mort programmée, à la douleur impossible à satisfaire, à l’horizon limité

par une projection infirme vers un futur flou.

C’est l’histoire de Donald, une force de la nature déguisée en métis indien Chippewa-Finnois, qui sait devoir péricliter grave à coup sûr, et se transformer vite en chose molle, à cause d’une sclérose en plaque.

Il décide via son épouse Cynthia de transmettre son histoire à ses gosses.

Voilà. Il y est question d’ours mal léché et de son trou de souffle, de tombe creusée trés profond dans l’argile, de sexe brute ou tendre, de nature grandiose ou hostile, de solidarité et de fatalisme…

Deux phrases pour finir, tiréés du livre, que je crois symboliques de l’ouvrage harrisonnien:

– J’ai pensé avec étonnement qu’une simple saute d’humeur suffisait à modifier du tout au tout une lecture, et que le contenu d’un livre devenait parfois partie intégrante de votre vie onirique, même si vous ne l’aviez pas entièrement digéré.

…Je comprenais enfin que la mort et les nombres sont incompatibles. Tout le monde porte le numéro « un »

 

Bonne lecture!

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