Autant vous l’annoncer de suite, ce n’est pas ce film qui altérera mon goût très prononcé pour le travail d’Alejandro!

Tous ses films m’ont procuré cet espèce d’euphorie imbécile, qui dans l’obscurité des salles, m’ont donné l’impression que le grand écran me rendait un peu plus perméable à l’empathie, à l’intelligence, à la fantaisie existentielle, à l’ironie du sortilège…

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ses chefs d’oeuvre, voici quelques titres:

– Amours chiennes

– 21 grammes

– Babel

– Biutiful

– Birdman

Alejandro est de la lignée de Fellini et de Kusturiça.

C’est à dire : la magie du faux qui dit la vérité, du mensonge qui dévoile, du jeu qui dramatise, du noir qui éclaire, du fantastique qui enseigne les rouages du quotidien.

L’histoire du film est partout sur internet, aussi je n’en dirai rien;

Ce qui m’intéresse ici c’est le ressenti tel que j’aurais voulu le retranscrire sans effet de scène, l’émotion brute juste après la sortie de la salle…

Et du coup je me retrouve empêtré dans la même problématique qu’Alejandro, me farcir du paradoxe, donc être obligé de faire des phrases au lieu de continuer le silence admiratif qui m’a étreint du début à la fin de l’homme-oiseau.

J’y ai vu des cabotins se battre en caleçon, des super héros tirer la chasse d’eau, des méduses sauvant la vie d’un suicidé, une ex junkie cracher sur un chauve, une critique artistique avec un cul de constipé et une bouche  suceuse de sdf, un metteur en scène se tirant un coup dans le nez, et se le bourrant souvent aussi…

J’ai vu un batteur noir battant un peu n’importe où les pulsations des spectateurs en même temps que celles des protagonistes, un télé-kinésiste schizophrène dégommant le décor, des actrices plus ou moins enceintes, plus ou moins fières d’être à Broadway,  et surtout un père absent avec beaucoup de présence d’esprit…

Bref, j’ai vu un film excellentissime, et me sens un peu pâlichon de ne pouvoir l’exprimer plus clairement 🙂

Courez-y, c’est du grand art!